Sortie du premier album des STENTORS : Voyage en france

Les Stentors © Bernard Benant

Pour faire connaissance avec Les STENTORS, mieux vaut d’abord laisser de côté quelques idées reçues. Non, un chanteur d’opéra ne campe pas dans sa tour d’ivoire, ignorant son époque, pour vénérer les ors des siècles derniers et la rutilance des opéras du monde entier. Ceux dont on parle ici aiment le surf et la moto, les blagues de potache, les sorties entre potes. Quatre garçons bien dans leur temps qui, lorsqu’ils ne chantent pas les grands airs, écoutent autant Michael Jackson, Johnny Hallyday, Charles Aznavour, le rock de U2, Björk et Radiohead que Mozart, Rossini ou Berlioz… Selon eux la musique est universelle, peu importe sa classification pourvu qu’il y ait l’émotion… partagée …et la passion !

L’aventure des STENTORS commence il y a deux ans. Bien qu’il mène une belle carrière à l’Opéra, le baryton Sébastien Lemoine n’a jamais oublié son amour pour la chanson française. Il en a même fait un spectacle, « des Airs du temps », dans lequel il entremêle les chefs-d’oeuvre de Brel au grand répertoire de Verdi. C’est là, face à son succès, qu’il songe pour la première fois à former un groupe: « L’idée n’était pas de transformer la variété en airs d’opéra, mais de mettre nos voix et leurs techniques au service de ces standards. Aucune hérésie dans cette démarche, car malgré les différences, les deux registres présentent un immense point commun : quelque soit le style de musique, on raconte toujours les mêmes histoires ».

Reste à savoir qui formera le quatuor. Le monde de l’Opéra est petit ; Sébastien y compte beaucoup d’amis. Il en appelle trois parmi les plus talentueux… qui acceptent sans hésiter. Comme lui, ils pensent que mélanger les genres est une richesse « Notre génération est venue à la musique par les tubes qu’on entendait à la radio. Ils font partie de nous, de notre culture musicale… », expliquent les ténors Mowgli Laps et Mathieu Sempere.

Le groupe ainsi formé, il faut maintenant lui trouver un nom. C’est l’autre baryton du groupe, Vianney Guyonnet qui le trouve : ce sera Les STENTORS, en référence à ceux qui, dans l’Antiquité grecque, transmettaient les ordres aux soldats, de leurs voix puissantes. Un premier album sort fin 2010 pour le marché suisse. Puis, vient le temps du deuxième opus. Les quatre artistes savent ce qu’ils veulent : explorer le patrimoine musical de nos régions, chanter la France et ses terroirs, ceux d’où ils viennent, ceux où toute l’année ils se produisent. L’aventure peut commencer…

« Il fallait que les chansons qui composent cet album soient connues partout en France, et qu’elles signifient quelque chose dans les régions concernées. Pour bien les réinvestir, il fallait aussi qu’obligatoirement on les aime, qu’elles nous touchent. Nous en avons présélectionné plus de trente pour n’en retenir finalement qu’une douzaine », explique Sébastien Lemoine. C’est ainsi que l’hymne ch’ti « Les Corons », le traditionnel breton « Suite Sudarmoricaine », le parisien « Châtelet – Les Halles » ou le corse « A Voce Rivolta » se retrouvent là. « Pour chaque titre, nous avons cherché les bonnes harmonies, les bons arrangements, les émotions les plus justes. Il ne s’agissait pas de faire un simple calque, mais d’apporter quelque chose de nouveau, d’y mettre notre touche ».

Mission accomplie. L’album des STENTORS réussit le beau challenge de nous surprendre et de nous émouvoir encore avec des chansons pourtant si souvent reprises mais pourtant jamais revisitées ainsi. Un parfait instantané de la culture et de l’histoire de nos belles régions de France, aussi. Le tout dans la grande tradition des chansons à voix. A quatre voix. Immenses. Bouleversantes. Et qu’on devrait beaucoup entendre dans les temps qui viennent !

  • Voyage en France : Sortie le 23 avril 2012

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Le nouvel album de Julia Stone s’intitule By The Horns

Le nouvel album de Julia Stone s’intitule By The Horns. Le premier single extrait est une nouvelle version de la ballade Let’s Forget en duo avec Benjamin Biolay. Leurs deux voix se marient en un duo émouvant, fruit d’une rencontre inoubliable en studio. Pour le reste, By The Horns a été composé entre la Californie, la France, l’Inde, et l’Australie, puis les chansons ont atterri à New York entre les mains du réalisateur Thomas Bartlett connu entre autre pour son travail aux côtés d’Antony & the Johnsons, et The National. Très attendu, le nouvel album de Julia Stone sortira le 30 mai prochain.

Depuis son adolescence, la musique et l’inspiration de Julia Stone l’ont amenée à charmer des centaines de milliers de spectateurs à travers le monde et à recevoir les plus prestigieux hommages et distinctions. Dans ce second recueil en solo, la voix de Julia oscille entre espoir et lassitude, ombre et lumière mais reste toujours passionnément vivante.

« By The Horns », décrit le pouvoir masculin perfide, entre avances et tromperies. En chanteuse déterminée, menant ses musiciens de cabaret malfamé, elle chante : «  J’ai appris ma leçon, je n’en veux à personne », « sauf à toi », lance-t-elle à répétition, avant de poursuivre d’un «je crois en l’amour » au milieu de sa description détaillée des errements d’un mauvais amant.

Julia avise avec gentillesse: « Nous sommes tous désemparés lorsqu’il est question d’aimer quelqu’un… La beauté est que nous recherchons toujours à retrouver cette sensation. Nos cœurs sont faits pour être accueillants et se remplir d’amour. Même blessée, je sais que je serai toujours en quête d’amour ».

Composées en Californie, mûries en France et sculptées en Australie et en Inde, les chansons ont atterri à New York, un début d’automne, entre les mains du réalisateur Thomas Bartlett (Doveman, Antony & the Johnsons, The National) qui sortait de la production de l’album de Glen Hansard. Bartlett sut faire naître, avec le talent qu’on lui connait, les ambiances et les respirations, révélant également le talent caché des musiciens invités sur « By The Horns ».

Les sessions ont été réalisées avec l’aide de Patrick Dilett. Ce véritable esthète du studio a officié pour le compte de chanteuses aux voix puissantes comme Mary J Blige ou Mariah Carey, ou aux côtés de David Byrne, Arto Lindsay et de Julia elle-même sur la production (mixage) de son premier album solo «  The Memory Machine ».

La basse d’Oren Bloedow (Elysian Fields, Lounge Lizards) soutient Julia qui se languit malicieusement sur « Let’s Forget ». Rob Moose (Bon Iver, My Brightest Diamond, Antony & the Johnsons) tapisse les fondations de violons alto et de violons, répondant aux scintillants claviers de Bartlett et aux encouragements de Julia, intimant de dépasser sa timidité sur « With the Light ».

Brett Devendorf (The National) à la batterie, dirige les remous des pulsations sans fond, en écho aux supplications fragiles, « I’m here, I’m not here », avant de trouver le courage de repousser un amant en recherche d’intimité, « Justine ». Sur la reprise de The National, « Bloodbuzz Ohio »,  l’interprétation particulière de Julia fait ressortir cette douce fragilité.

En proie au mal être et au désir, « It’s All Okay » complète remarquablement le paysage, une ritournelle de piano accompagnant le plaidoyer poétique. La conclusion « The Line That Ties Me » est une berceuse déchirante, sombre et animée à la fois.

« By the Horns » marque cette transition, révélant Julia Stone comme une artiste et une voix singulières, la naissance et l’envol d’une personnalité forte aux sensations subtilement acérées,  émancipée du poids des succès du passé.

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