Crée en 2008 par une bande d’étudiants de l’Université américaine de Beyrouth, Mashrou’ Leila est devenu en quelques années le symbole, au Liban mais aussi dans l’ensemble du Moyen-Orient, d’une jeunesse créative, engagée et totalement décomplexée. De shows épiques en albums incandescents, ils délivrent une pop orientale épicée incroyablement originale, aussi bien influencée par le côté rock de Fairuz, que par les penchants expérimentaux de David Byrne ou de XTC. Accompagnés sur deux titres par le souffle enveloppant d’Eric Truffaz, leur musique arrive enfin dans nos contrées tel un grand vent de fraîcheur sur le rock. Guitares saturées, lignes de claviers distillées comme des fuites, violons entêtés et entêtants, sons électro minimalistes, Mashrou’ Leila, emmené par la voix magistrale du chanteur martèle des refrains poétiques comme des hymnes à la joie et à la liberté d’expression. Si le monde arabe se cherche une identité, nul doute que ce groupe en trace les contours.
Mashrou Leila – Photo by Raymond Gemayel
Pour Mashrou’ Leila, sexualité, mariage, homosexualité, satire sociale et politique, aucun sujet n’est tabou. Alors que dans la chanson classique arabe ces sujets ne sont jamais abordés, Mashrou’ Leila, qui n’est pourtant pas le premier groupe à s’engager de la sorte, doit aussi son succès à une démarche très participative. Afin de ne pas se voir contrôler par une quelconque industrie de la culture ni de se voir imposer une direction artistique, ils ont financé ce troisième album en partie grâce à un système de crowdfounding. Liberté encore et toujours le leitmotiv.
Raasük, le troisième album du quintet est une bombe indie-pop indé orientale, dégoupillée en langue arabe par son charismatique leader Hamed Sinno. Devenu le fer de lance de la scène underground beyrouthine, le groupe est plus que jamais prêt à en découdre sur les scènes du monde entier, ce qui ne saurait tarder.
Mashrou’ Leila مشروع ليلى – Lil Watan للوطن [Official Video]
