Alela Diane, Nouvel Album « About Farewell »

adela diane

« I heard somebody say that ‘the brightest lights cast the biggest shadows,’ so honey, I’ve got to let you go, I’ve got to let you go ». (« J’ai entendu quelqu’un dire que ‘les lumières les plus brillantes créent les ombres les plus fortes,’ alors chéri, il faut que je te laisse partir, il faut que je te laisse partir ». )

…Ainsi chante de sa voix de crooneuse l’élégante reine de la folk, Alela Diane, sur le titre phare de son album à paraître, About Farewell. Toute l’année dernière, Alela s’est consacrée à l’enregistrement et au mixage de ce nouvel opus autoproduit dont la sortie est attendue aux USA sous son label personnel, Rusted Blue Records et en Europe chez Believe Recordings. Un album conçu comme une révérence tirée aux amours du passé qui n’exclut pas certaines incursions poignantes dans les allées du souvenir. Si les textes sont très évocateurs de son récent divorce, ils invitent aussi à explorer avec une honnêteté désarmante et une intuition toute en nuances les relations qui ont marqué la vie de l’artiste pendant ces dix dernières années.

C’est peu dire que l’expérience a des allures de catharsis, tant l’on sent que cet album était, pour Alela, une nécessité absolue. Grâce à la grande lucidité de son écriture, elle a su articuler les émotions nées de sa vie conjugale. Au passage, ce processus allait lui révéler la nécessité de refermer un chapitre de sa vie pour en écrire un autre. Et, comme toujours, son inspiration artistique a guidé ses pas vers le bon chemin. Le processus d’écriture et d’enregistrement de About Farewell est venu concrétiser son intention de tourner la page. Et c’est au moment où l’album sort – et alors même qu’elle le livre au monde extérieur – que cet oiseau chanteur, les ailes enfin libérées d’un lourd fardeau, renoue avec la légèreté pour voler vers ce futur que la langue française nomme l’avenir – c’est-à-dire ce qui reste à venir. »

A la fois sombres et criants d’une vérité qui fait mal, les titres sont pourtant illuminés par l’infinie délicatesse de son chant poétique. Bouleversante, la voix occupe sur cet album le devant de la scène, Alela s’étant éloignée du groupe qui l’accompagnait encore sur Alela Diane & Wild Divine. About Farewell repose entièrement sur sa voix et sur des arrangements de guitare assez dépouillés. Grâce à une maitrise encore jamais atteinte de son expression créative, Alela est allée à la découverte de son regard à elle sur l’harmonie et la mélodie pour créer ce bijou d’expression personnelle.

Si l’album représente, de ce point de vue, un grand pas en avant pour Alela, il marque aussi son retour aux sources en tant qu’auteur. Originaire de Nevada City, en Californie, Alela n’a jamais rompu avec les charmes domestiques de sa terre d’origine. La pochette de son premier album, The Pirate’s Gospel, comportait d’ailleurs des éléments dessinés et cousus main. C’est cette esthétique artisanale et ce côté «bricolage» qui sont ici revisités et réinterprétés. On les sent présents à la fois dans la décision de l’artiste d’autoproduire l’album et dans la volonté de prendre une part active à l’enregistrement.

C’est chez elle, à Portland dans l’Oregon, à la fin 2011 et au début 2012, qu’Alela a écrit la plus grande partie de l’album About Farewell avant d’enregistrer avec John Askew au Flora Recording Studios. Pendant l’année 2012, elle s’est entourée de quelques amis très talentueux pour peaufiner le son : Heather Broderick (Horse Feathers, Efterklang, Loch Lomond) qui signe les arrangements et l’interprétation au piano et à la flûte, Holcombe Waller, chargé des arrangements des cordes, et Neal Morgan (Joanna Newsom, Bill Callahan l’accompagnent sur scène en tournée) à la batterie. Il aura fallu attendre le début 2013 pour qu’elle mette la touche finale au mixage de l’album avec John Askew, dans les studios Scenic Burrows et Mix Foundry.

Ces chansons folk au style épuré sont sans conteste l’écrin rêvé pour révéler le vaste registre d’émotions qu’exprime le chant d’Alela. Elle, qui peut passer en un instant de la vulnérabilité la plus poignante à un courage tout en sagesse et à une franchise désarmante. Nulle part cette palette d’émotions n’est aussi complète que lorsqu’Alela est sur scène. Un moment d’intimité et de grâce pour ceux qui auront la chance de la voir en concert cette année… Lorsque le printemps paraît, le coeur se réchauffe et s’ouvre à nouveau à la promesse de tous les possibles. Alela avait le coeur brisé, elle a dit «Farewell». Le moment est maintenant venu de faire connaissance avec cette femme nouvelle qui a fait peau neuve.

Alela Diane « About Farewell » (audio)

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