Emel Mathlouthi, nouvel album : Kelmti horra et en tournée dans toute la France

«L’électro-choc Emel Mathlouthi «protest singer» à la voix de jasmin. 29 janvier 2011, la rue tunisienne est en ébullition, Ben Ali s’est enfui, les lendemains chantent… encore et toujours. Emel Mathlouthi aussi. À Paris dans les studios de Radio Nova, lors d’une longue soirée spéciale “Nova écoute la Tunisie”, dès qu’elle attaque Ya Tounes Ya Meskina avec sa seule guitare, ça crépite en simultané sur les réseaux sociaux. Les messages tombent en rafale : ma belle Emeeeeeeeeel, Enorme talent, Princessssssssssssssssssssssse, Très beau ! Bravo Emel, Ça tue, Emel Mathlouthi ne s’est jamais cachée, au contraire, elle et beaucoup d’artistes ont été les pionniers qui ont soutenu la liberté d’expression. Impressionnant.

Début 2012, un an plus tard paraît Kelmti Horra, Ma parole est libre. Un cri du coeur qui transcende les époques de la Tunisie. La chanson-titre, sorte de pied de nez à une époque où la liberté était surveillée, est, dès 2008, devenue grâce à un buzz fulgurant sur le net une sorte d’hymne informel du soulèvement populaire, et garde son acuité en cette période d’incerti- tudes. L’album, lui, promet d’être la pierre angulaire d’une musique qui dépasse de loin la Tunisie. Car Emel est méditerranéenne et urbaine. Dix titres ciselés sur tapis volant avec parures electro. Tempérament de feu, regard braisé et voix irradiante, Emel est sur orbite planétaire.

Tout commence dans sa cité de la banlieue de Tunis, Emel a des rêves d’art… et des études aux antipodes : archi, maths, ingénieur. C’est plutôt le rock qui la tente, à l’époque (début des années 2000), pas question pour elle de chanter en arabe. Avec son groupe de fac, elle fraie avec le gothique (!). Elle trippe aussi Pink Floyd, est fascinée par Dylan et s’entiche de Joan Baez. Tandis qu’à la maison, elle se nourrit de classique, de jazz et de… Cheikh Imam, le troubadour protest singer égyptien.

En 2005, ses amis l’incitent à reprendre le chantre palestinien Marcel Khalifé, du coup elle met en musique le poète Mahmoud Darwich et commence à écrire ses textes. En arabe : Palestine, droits de l’homme chez elle, dans une Tunisie sous surveillance mais pas silencieuse pour autant, la voix d’Emel porte, elle monte son groupe et se produit à El Teatro, emblématique lieu alternatif toléré, mais elle commence à souffrir d’intimidations, on la menace d’interdiction vu ses activités dans les syndicats étudiants. Elle n’a pas accès à la radio ou la télé d’état mais elle est lauréate du concours RMC Moyen Orient 2006, et c’est en Jordanie qu’elle chante pour la première fois toutes ses compositions en arabe.

La voilà parisienne en 2007, elle se forge un répertoire, principalement en arabe, se perfectionne au Studio Cité des Arts et s’attaque à un premier disque, un mini album auto-produit avec violoncelle. Grâce à Culture France, elle court le monde, Equateur, Georgie, Yemen et… Paris, où RFI la programme pour son plateau annuel à la Fête de la Musique avec, excusez du peu, Yaël Naïm, Asa et Hindi Zahra ! Pendant que sa vidéo live de Kelmti Horra tournée à la Bastille court sur le net dans une Tunisie où couve la révolte, elle collabore au groupe dub rock Meï Teï Shô, rencontre aussi bien Tricky que CharlElie Couture. Elle se fait remarquer dans de petits lieux parisiens (Entrepôt, French K-wa), sur les scènes des festivals Digital Bled à Paris et Les Suds à Arles. Surtout, elle se forge un répertoire qu’elle affûte en vue d’un vrai premier album.

Kelmti Horra, ce sont dix perles principalement en arabe (tunisien et littéraire), avec escapades en français et en anglais, produites par Emel elle-même, une gageure pour un premier opus. Elle l’a construit et fignolé avec la complicité d’une bande de musiciens qu’elle a soigneusement choisi pour chaque titre. Des chansons largement inspirées de moments-clé de sa vie et du monde, avec un art consommé de sublimer les tourments, de grimer les souffrances en rêves.

Mur de voix (elle en a empilé jusqu’à quatre-vingts !), déferlantes de cordes entre mélopées orientales et pizzicati du classique d’ici, foultitude de percussions saupoudrées à l’infini, tout cela avec une mise en sons futuriste, voici le disque d’une irrépressible bâtisseuse. Sur la fange des turpitudes pousse, obstinément, le jasmin. Emel Mathlouthi, tempérament incandescent, en est une voix majeure et singulière. Un életrochoc de Tunisie (et de Paris) pour le reste du monde.» Rémy Kolpa Kopoul conneXionneur

Tournée 2012-2013 :

  • 06/03 : PARIS (75) – Café de la Danse
  • 07/03 : LONDRES (GB), Richmix
  • 16/03 : PARIS (75) – Insitut du Monde Arabe
  • 22/03 : CHATENAY-MALABRY (92) – Le Pédiluve
  • 28/03 : LA DEFENSE (92) – Magic Mirror
  • 29/03 : MARSEILLE (13) – Babel Med
  • 30/03 : GUYANCOURT (78) – La Batterie
  • 31/03 : COUTANCES (50) – Théâtre Municipal
  • 06/04 : BELFORT (90) – La Poudrière
  • 26/04 : VALENCE (26) – Auditorium de la musique et de la danse
  • 28/04 : BOURGES (18) – Printemps de Bourges – Théâtre Jacques Coeur
  • 20/05 : GRANDE-SYNTHE (59) – Festival Des Mondes Pluriels
  • 22/05 : AJACCIO (20) – Théâtre Municipal
  • 26/05 : ANGOULEME (16) – Festival Musiques Métisses
  • 24/06 : AUDINCOURT (25) – Festival Rencontres et Racines
  • 07/07 : RUDLSTADT (ALL), TFF Rudolstadt
  • 08/07 : RUDLSTADT (ALL), TFF Rudolstadt
  • 11/07 : HANNOVRE (ALL), Festival Massala
  • 14/07 : VANCOUVER (CA) : Vancouver Roots Festival
  • 16/07 : MONTREAL (CA) : Festival Nuits d’Afrique
  • 19/07 : ROBION (84), Festival de Robion

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