We Luv New York by Akhenaton et Faf Larage

New York, New York,
big city of dreams », rappait
Grandmaster Flash dans les
années 80.

Quelques cycles rapologiques plus tard, deux MCs d’expérience balancent depuis la planète Mars un album explosif consacré à cette ville mythique, entre nostalgie et futurisme.

Pas vraiment besoin de faire les présentations pour ces deux légendes du micro : Akhenaton, voix d’IAM, producteur, artiste solo, réalisateur et auteur, associé à Faf Larage, moitié de Soul Swing, fine lame de La Garde dont le dernier coup de maître est « Pas Le Temps », le générique français du feuilleton culte Prison Break. Bref, c’est la Dream Team de la punchline, le duo qui tue les lyrics et balance la science sur vinyle et haut-parleurs, d’ici et d’ailleurs.

À l’origine de We Luv NY, un constat : tout part de la grosse pomme, la ville qui ne dort jamais. Akh raconte la genèse de ce projet en forme de concept album : « Je travaillais sur une mixtape “I Luv NY“ consacrée au hip hop ancien et moderne. Avec Faf on bosse dans les mêmes lieux, son studio est adjacent au mien. On parlait souvent de faire un truc ensemble, un jour. Quand j’ai parlé de cette mixtape à Faf, en une minute c’est devenu “We Luv NY“, un projet commun. On s’est investi autant sur le choix des sons que sur les sujets. Techniquement on est très proches, on tourne comme des vautours en cercle autour de la proie, et après on écrit en une heure. Mon écriture commence dans la tête et quand je prends la plume, je sais ce que je veux faire ». Tout commence concrètement en novembre 2009. Le premier titre est finalisé en décembre, c’est « T’es Où ? T’es Pas Là », du pur son new-yorkais, un ego trip sur un violent breakbeat. Faf : « Le projet est né de beaucoup de discussions sur les thèmes et sur l’écriture. Avec Chill, on se connaît suffisamment pour savoir comment faire évoluer le morceau quand l’autre fait une petite grimace ou qu’on sent qu’un truc cloche. Chacun assume ce que dit l’autre. Dans l’écriture, on a des goûts assez similaires mais l’écriture de Chill est plus profonde, d’ailleurs pour certains titres ça m’a mis la pression pour être à la hauteur. On a des placements assez différents, on adapte nos flows aux instrus. Tout se mélange, on récupère le flow de l’autre parfois, surtout dans les morceaux croisés, comme “In Memory Of Your Rimes Pourries“. Maintenant, chacun a sa touche. On a travaillé à être synchro ». Au fil des semaines, les titres se peaufinent, les phases s’accumulent, les chansons se finalisent. Après avoir signé les premiers sons, Chill et Faf s’en remettent à trois beatmakers aux sons qui fleurent bon le pavé newyorkais : le Marseillais Buddah Kriss et les Suisses GR & F. Le premier fait claquer la MPC sur « We Luv NY » et « Klubberlang Music », les seconds composent les sons de « On Rêvait NY », « PPDLM (Pur Produit De La Merde) » et le splendide « Ni Fouet Ni Maître », un des sommets de cette collection épique rassemblant seize morceaux costauds.

De la nostalgie sur ce projet ? Un peu, certes. Mais pas de passéisme ni d’aigreur. « Ce que Faf et moi on a dépassé c’est le concept d’être dépassé » explique Chill qui développe une nouvelle fois le fameux concept de « l’ennemi invisible », le légendaire « sucker MC ». Les textes profonds alternent avec les tueries imbibées de formules choc : « J’arrive comme un revenant qui vient hanter la baraque/ Haï des MCs comme des white trash l’est Barack », « J’ai pas un Tyson en face, plutôt un Jean-Claude Dusse/ Genou qui trinque, attitude “tu t’chie d’ssus“ » ou encore « C’est le talon d’Achille, face au talent de Chill ». On le sait, la mauvaise foi, à Marseille, c’est un sport national. Dans « M. R. S. », Faf ose même le terrible : « Nous c’est mieux, et même nos fachos le sont plus que chez toi ». Faf : « Il y a tellement de fierté chez nous qu’on est capables d’être fier de nos fachos, ce sont des choses que j’ai entendues. C’est Marseille ». Logique : ce We Luv NY a beau puer l’asphalte américain, il est imprégné de la planète Mars, cette ville sudiste tant influencée par le rap new-yorkais des origines.

Chill et faf peuvent être fier de cet hydre à deux têtes et à deux flows : We Luv NY se présente comme un postulant sévère au titre de futur classique. « On espère que les gens qui ont aimé le rap pour la musique et la performance apprécieront l’album et verront que le rap n’est pas monolithique, que des gens continuent à perpétuer le rap qu’on aime. Faire un album comme ça, c’est un acte de résistance ». Olivier Cachin

Regarder :

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Tournée 2011 :

  • Le 10 juin au Cabaret Sauvage, dans le cadre de l’Alter Eco Festival

    5 boulevard MacDonald 75019 Paris – Métro Porte de la Villette (Ligne 7) 17€ en prévente, 19€ sur place

  • 20 avril @ Le 106, Rouen
  • 22 avril @ Le Printemps de Bourges
  • 8 mai @ In Rock Festival, Incourt (Belgique)
  • 26 mai @ L’Autre Canal, Nancy
  • 27 mai @ La Cartonnerie, Reims
  • 28 mai@ L’Aeronef, Lille
  • 11 juin @ Port de Bouc (Festival)
  • 25 juin @ Wohlen (Festival)
  • 15 juillet @ Dour (Festival)
  • 16 juillet @ Selestat (Festival)
  • 9 septembre @ Les Chants du Gros (Festival)
  • 7 octobre @ La Carene, Brest
  • 14 octobre@ Briançon
  • 15 octobre @ Annemasse

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